Tunisie : mer et oasis en 4x4 (1)

Un nouveau voyage avec le fiston, dans le Maghreb ce coup-ci. Et, avant le départ, une nuit en cité U, sans aucun confort ! Pauvre étudiant hé hé !  

- Pfff... tu t'abîmes les yeux !
- Je sais... je lis juste un truc...
- Mouais... mais tu t'abîmes les yeux...
- Au fait Maman, j'ai eu 21 ans le 10 janvier...
- Ah bon ?! Déjà ? Personne ne me dit jamais rien à moi ! Mais bon... tu t'abîmes les yeux !
😁

Un coup de Rhônexpress à 16 € l'aller par personne (!) et nous voilà à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry.

"Nous invitons les passagers blonds aux yeux bleus, de rhésus O+, de moins de 34 ans et demi mais de plus de 32 ans, ayant les pieds plats, la fesse en goutte d'huile, un double menton, souffrant d'apnée du sommeil et qui ont consommé du boulghour dans les trois derniers jours à se diriger vers la porte C05 pour un embarquement immédiat."

- Léo ! Grouille ! 😁

Je ne sais pas qui est le jeune chauve merdeux installé derrière moi dans l'avion, mais je lui conseille fortement d'arrêter de secouer mon siège s'il ne veut pas avoir des gros soucis !!! 😁

En route pour un pays de 12 millions d'habitants plein de contrastes géographiques, culturels et politiques, à l'histoire difficile. Une révolution en 2011, un prix Nobel de la paix en 2015.

Cet État d'Afrique du Nord est bordé au nord et à l'est par la mer Méditerranée, à l'ouest par l'Algérie et au sud-est par la Libye. Plus de 30 % de la superficie du territoire est occupée par le désert du Sahara, le reste étant constitué de régions montagneuses et de plaines fertiles (le Sahel, région de Kairouan). La superficie de la Tunisie représente environ le tiers de la France, dont 25 000 km2 de désert.

Ancien protectorat français, elle a retrouvé son indépendance en 1956. Mais, en 1957, la république est proclamée et le leader nationaliste Habib Bourguiba devient le premier président de la République tunisienne. Il modernise le pays qu'il dirige pendant trente ans, marqués à la fin par le clientélisme et la montée de l'islamisme. En 1987, il est déposé par le Premier ministre Ben Ali, qui poursuit les principaux objectifs du « bourguibisme » tout en libéralisant l'économie mais exerce une présidence autoritaire et policière, caractérisée par l'importance de la corruption. Ben Ali est chassé en 2011 par une révolution populaire. En 2017, on comptait pas moins de 209 partis politiques actifs en Tunisie ! C'est un peu le bazar...

Les Tunisiens parlent quasiment tous français et tutoient tout le monde ; j'aime bien ! :)

Leur monnaie est le dinar (3 dinars pour 1 € environ). Il n'y a pas de décalage horaire en hiver et seulement une heure en été.

Inutile de marchander dans les magasins où les prix sont affichés, mais dans les souks oui ! C'est un grand jeu, à pratiquer avec le sourire. Une fois évité les rabatteurs et les attrape-touristes, les mots passe-partout comme "nomade" ou "berbère", on peut s'amuser. Et, même si l'on se fait un peu avoir, on n'oublie pas la misère qui règne...

Au mois de février, nous avons eu droit au vent et à la poussière partout, mais sans pluie. Le soleil perçait parfois.

Notre circuit nous a fait découvrir le pays en profondeur, de la capitale jusqu'au départ du désert du Sahara, en passant par les bords de mer. Un dépaysement grisant à deux heures de vol de la France.

Atterrissage tout en douceur à Tunis, après lequel un bagagiste errant dans l'aéroport s'est imposé jusqu'au minibus qui devait nous conduire à l'hôtel à Yasmine Hammamet, à une soixantaine de kilomètres dans le sud de la capitale. Pour avoir porté les valises à l'arrière du véhicule, sans vraiment nous laisser le choix, le gars réclamait de l'argent et grognait quand on ne lui donnait pas assez à son goût. Premier contact avec le pays. Cette attitude demeurera tout le séjour dès lors que l'on sera sur des sites touristiques.

Après l'installation à l'hôtel (draps douteux, eau froide, clefs ouvrant plusieurs chambres*, buffet moyen, personnel méprisant et intéressé), nous partons à la découverte de cette horrible ville de Yasmine Hammamet, une usine à touristes, ni plus ni moins.

Plus laide que cette excroissance artificielle à environ 10 km au sud d'Hammamet, tu meurs. Des hôtels mégalos construits partout, n'importe comment, pour entasser le tourisme de masse. Ville nouvelle fantomatique hors saison, heureusement pour nous ! Le bord de mer est joli et fait un peu passer la pilule de Carthage Land, un centre construit comme un parc d'attractions, dans l'inauthenticité la plus totale. Je n'ai même pas pris sa médina (vieille ville) en photo tellement c'est du foutage de gueule. Sans compter sur tous ces hommes qui arpentent les trottoirs à la recherche du pigeon étranger à plumer. "Bonjour, tu me reconnais pas ? Je suis à l'hôtel avec toi !" Mais bien sûr... argh ! Si tu te fais couillonner, on te propose de te guider dans la ville et bien sûr on te taxe ! Tu es vu(e) comme un gros porte-monnaie ambulant.

(*C'est ainsi que m'étant trompée d'étage, je me suis retrouvée au milieu de la chambre en dessous de la nôtre, affolée ! Heureusement, ses occupants n'en ont jamais rien su, mais j'aurais pu tout leur voler !)