Escapade à Berlin (8)

Enfin, me voilà à Berlin ! Sous une terrible canicule... qui m'obligeait à rentrer à l'auberge de jeunesse en plein milieu de la journée pour prendre une douche, avant de ressortir.

Berlin est un Land fédéral, en plus d’être la capitale de l’Allemagne réunifiée et divisée en 12 Bezirke (arrondissements). Sa superficie représente 9 fois Paris intramuros, dont 40 % de lacs et forêts (plus de 400 000 arbres). On compte environ 3,6 millions d’habitants.
Le grand parc du Tiergarten est le poumon de la ville.
Un pèlerinage sur des lieux empreints d’histoire, mais aussi dans une ville branchée, la plus en vogue du continent. La Chute du Mur de Berlin ne date que de 1989. Cette capitale est jeune et en mouvement de jour comme de nuit. Une ville-monde où se croisent 190 nationalités. On parle de la capitale alternative et libertaire, mais aussi d’une place forte du street art en Europe : graffs, pochoirs, collages, fresques murales...

Logée à Alexanderplatz, surnommée Alex par les autochtones, je me suis vraiment sentie dans l'épicentre de l'ancien Berlin-Est. C'était assez dépaysant.

La tour de Télévision Fernsehturm – gigantesque asperge de métal de 368 m, est visible de partout dans la ville.

Alex est aussi le point de départ de la Karl-Marx-Allee, qui va jusqu'à la porte de Francfort. Je l'ai arpentée du début à la fin, en essayant d'imaginer ce que la population pouvait vivre dans les clapiers des immeubles restants, pendant la dictature. Ces curieux monuments emblématiques de l’ancien régime communiste sont autant de témoignages d'avant la chute du Mur, qu'il faut voir tant qu'il est encore temps. La Karl-Marx-Allee fait 2 km de long, 90 m de large, a 8 voies de circulation. L’asphalte a été conçu pour résister aux chenilles des chars. 

Depuis la chute du Mur, Mitte est devenu le quartier central de la capitale allemande, comme son nom l’indique.

Un circuit dans Mitte est intéressant pour le panorama : Reichstag, Porte de Brandebourg, Berliner Dom et Fernsehturm, et permet de comprendre tout à la fois : le IIIe Reich, la RDA, la Chute du Mur et l’émergence des nouveaux quartiers.
Il va de la porte de Brandebourg à l’Alexanderplatz (5 km), en suivant Unter den Linden et Karl-Liebknecht Straβe, via l'île des Musées et les points d’intérêt dans un rayon de 400 m. Je me suis régalée !

Le Reichstag (aujourd’hui devenu le Bundestag) s'est équipé d'une fabuleuse coupole en verre, dans laquelle on peut grimper gratuitement à la condition d'avoir réservé en ligne et de montrer patte blanche à l'entrée. C'est idéal pour découvrir l’architecture futuriste du nouveau Berlin. Une galerie hélicoïdale mène au sommet, duquel on a une vue panoramique sur le Tiergarten, les audaces de la chancellerie, de la Potsdamer Platz et la majestueuse enfilade de l’avenue Unter den Linden au-delà de la porte de Brandebourg.

A côté du Bundestag, on trouve la chancellerie, le Bundeskanzleramt, qui abrite les bureaux d’Angela Merkel, chancelière d'Allemagne. L'architecture très moderne a été assez décriée et surnommée « La machine à laver » par ses détracteurs. 

La porte de Brandebourg et son quadrige sont le symbole de la séparation de l’Allemagne et de l’Europe pendant la guerre froide. On l’oublie souvent…

Dans le même quartier, on trouve le carillon le plus imposant d'Europe, qui donne un concert de cloches « kolossal » à 12 h et à 18 h, tous les jours. Durant cinq minutes en tout !

Le Berliner Dom est la cathédrale de Berlin, devant laquelle j'ai bu une bière, spécialité berlinoise, servie dans un drôle de verre et avec une paille et du sirop rouge (ou vert) :  la Berliner Weisse mit Shuss rot. Elle est super âpre, mais rafraîchissante ! La rouge plus que la verte. 😆

Pour s’imprégner du mode de vie berlinois, il faut s'attabler dans les Biergarten, "les jardins de la bière". Les Allemands s'y retrouvent beaucoup, comme au café.

Pour rappel : le Mur de Berlin (Berliner Mauer), « mur de la honte » pour les Allemands de l'Ouest et officiellement appelé par le gouvernement est-allemand « mur de protection antifasciste », est érigé en plein Berlin dans la nuit du 12 au 13 août 1961 par la République démocratique allemande (RDA), qui tente ainsi de mettre fin à l'exode croissant de ses habitants vers la République fédérale d'Allemagne (RFA). Il constitua le symbole le plus marquant d'une Europe divisée par le rideau de fer. Plus qu'un simple mur, il s'agissait d'un dispositif militaire complexe comportant deux murs de 3,6 mètres de haut, avec un chemin de ronde, 302 miradors et dispositifs d'alarme, 14 000 gardes, 600 chiens et des barbelés dressés vers le ciel. Un nombre indéterminé de personnes furent victimes des tentatives de franchissement du mur. En effet, des gardes-frontière est-allemands et des soldats soviétiques n'hésitèrent pas à tirer sur des fugitifs.