Le jour où j'ai (presque) failli être Madonna...

Publié le par La Zitoune

Le type arrive avec 30 minutes de retard et m'engueule parce qu'il n'y a pas de place pour se garer devant l'immeuble. Son accent est très fort mais quand quelqu'un râle, peu importe sa langue ou son accent, on sait qu'il râle ! Un peu surprise de bon matin, je ne le prends pourtant pas pour moi.

Cet homme a l'air exténué.
On voit tous les virages qu'il a dû prendre dans sa vie sur son visage (on dirait du Cabrel... 😆 Il a dû faire toutes les guerres pour être si ridé aujourd'hui...). Les sillons sont nombreux, profonds et les grosses poches violacées sous ses yeux parlent sans doute un peu trop de sa santé. Bref. Je n'ai pas envie de lui dire d'être agréable. 

Je lui propose un café. Il s'illumine comme un sapin de Noël ! On dirait que je lui ai proposé d'installer moi-même la fibre dans l'appartement. S'il savait avec quelle dextérité je monte les meubles à l'envers...
C'est la première fois que je vais utiliser la super cafetière programmable que mon super fiston nous a offert à Noël. Où est-elle ? Ah zut... il faut que je trouve le bon carton... Ah voilà ! Emballage... Notice... Bla bla bla... Rinçage... O. K. ! C'est parti !

Le pauvre... il a dû redescendre les trois étages et les remonter (évidemment !) pour rapporter ses outils. Il est chargé comme un mulet. La mèche à béton de sa perceuse est énorme (n'y voyez aucune métaphore sexuelle, puisqu'il n'y en a pas). C'est chouette ! Nos nouveaux voisins vont nous haïr avant même de nous avoir vus !
J'espère que monsieur le maire divers droite fait la grasse matinée hé hé !

Le technicien Free (appelons-le Max) boit son café avec trois sucres (oh là là !) et cul sec, comme un shot de vodka. Je lui propose des madeleines, il se rue dessus. Elle est tellement jolie Madeleine, elle est tellement tout ça ! 

Puis je le laisse travailler. Ça doit être pénible d'avoir quelqu'un qui te regarde bosser. Moi je n'aimerais pas que l'on me regarde bosser... Surtout quand je fous rien.
Je vaque donc à mes occupations d'une pièce à l'autre. En vrai, je ne sais plus par quel bout continuer. Je passe beaucoup de temps à enjamber des tas de trucs posés à même le sol. Ça vaut bien la salle de sport !

Comme je montais sur une chaise pour ranger du linge, j'entends Max qui résonne au loin, dans l'escalier de l'immeuble. Je m'approche de la rembarde et il me demande les sourcils froncés :
"Culotte ? Je mets culotte ?"
(Euh... 😳 Qu'est-ce qu'il me dit ?... Oui, j'ai une culotte... Enfin... je crois... M'enfin, Max ! Ça va pas la tête ?! On se connaît à peine !) 
Comme je ne comprends pas, il répète "culotte" plusieurs fois, puis descend de son escabeau et me montre une... goulotte !!!
Je m'esclaffe en riant de ma méprise :
"Oui oui ! La copropriété est d'accord pour la fibre, mais il faut cacher les fils !"

Je ne sais pas si Max a compris ce que j'avais compris... mais il a un sourire jusqu'aux oreilles. À tel point que ses poches semblent lui boucher la vue. 

J'ai une pensée pour feu Jacques Chirac. 😅

Wooow ! c'est géant la fibre ! Ça va vite ! Merci Max !

Le jour où j'ai (presque) failli être Madonna...

Publié dans Mes réalités

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