Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu / Woody Allen

Publié le par La Zitoune

Woody Allen, 75 ans, né à Brooklyn, passionné de jazz et clarinettiste, est connu pour son style singulier, son autodérision succulente et ses relations compliquées avec les femmes. Ce petit bonhomme à lunettes, réputé pour sa maladresse, voit constamment ses films taxés d'adjectifs qualificatifs : burlesque, caustique, cynique, désabusé, dramatique, sophistiqué, satirique, tourmenté, mélancolique, psychanalytique, sombre, philosophique, égocentrique, théâtral, complexe, comique, grinçant, obsessionnel, ... et j'en passe et des meilleurs.

Acteur dans nombre de ses oeuvres, il développe son personnage d'intellectuel névrosé, instable et nerveux... mais néanmoins attachant. Il se plaît à dire qu'il n'a jamais tourné un grand film. Ca n'engage que lui.

Son univers est UNIQUE, sa critique récurrente des intellectuels new-yorkais toujours croustillante et le thème de l'incommunicabilité entre les personnages toujours source d'introspection pour le spectateur.

 

Son dernier long-métrage (le 46ème) - Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu - ne m'a pas déçue. Et, comme toujours avec Allen, il existe une après-séance où l'on taille la bavette avec les copains, l'oeil allumé et la langue bien pendue. On échange ses ressentis, on se remémore certaines scènes, le tout dans la bonne humeur. Ce qu'on ne fait pas avec un navet (Cf. Paranormal activity 2. Une daube).

Derrière la légèreté de Woody Allen se cache toujours une réelle profondeur, et c'est ce qu'on brasse après la projection. Ce n'est pas l'humour que l'on retient, pas seulement.

 

Dans Vous allez rencontrer..., on assiste à une course contre le temps de personnages très différents les uns des autres. Helena, une femme âgée (Gemma Jones), quittée par son mari après 40 ans de mariage, cherche du réconfort chez Cristal, une voyante malhonnête, qui lui prédit sa rencontre avec un bel et sombre inconnu. Alfie, l'ex-mari en question (Anthony Hopkins), refuse de vieillir et épouse une bimbo blondasse qui le dépouillera. La fille de la dame âgée (Naomi Watts) travaille dans une galerie d'art tenu par un canon (Antonio Banderas - aïe aïe aïe !), alors qu'elle rêve depuis toujours de posséder la sienne. Son mari (Josh Brolin) - jeune quadra et écrivain raté - fuit son quotidien morose en matant sa voisine d'en face, une bomba latina brunasse (Freida Pinto). Cet acteur joue à merveille les losers.

 

Chaque personnage caresse l'illusion d'un futur meilleur, proche de ses rêves, mais le film laisse chaque spectateur écrire sa propre fin. Et les hypothèses fusent : la vieille dame prêtera-t-elle l'argent nécessaire à sa fille pour l'achat de sa galerie d'art, malgré l'avis défavorable de Cristal ? L'homme dans le coma se réveillera-t-il un jour et accusera-t-il le loser de lui avoir volé son roman ?

 

Ce film est jubilatoire (et pas seulement grâce à Zorro). Tout le monde n'est pas d'accord sur ce dernier opus de Woody Allen, certains l'ont trouvé décevant ; ce n'est pas mon cas, ce metteur en scène reste une valeur sûre pour moi. J'ai d'ailleurs pris un réel plaisir à faire découvrir son univers atypique à mon fils de 13 ans, qui a apprécié. Certes, ce n'est pas le meilleur du grand Woody, mais si vous aimez frétiller, allez-y !

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu / Woody Allen
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