Tunisie : mer et oasis en 4x4 (5)
Départ à l'aube pour des oasis de montagne, à une cinquante de km de Tozeur. Tout d'abord, Chebika, beau village berbère de pierre et de terre, accroché au pied de la montagne. Epoustouflant de grandeur et d'aridité, où le vert des palmiers réveille l'oeil. Au loin, la frontière algérienne.
On ne se lasse pas d'admirer la vallée profonde, que l'on surplombe. Il s'agit d'une faille dans laquelle les palmiers poussent les pieds dans l'oued (rivière d'Afrique du Nord).
La descente vers l'oasis par des escaliers sculptés dans la pierre et une fissure étroite est ravissante. Ainsi que la petite grenouille qui pose pour les photos :)
Puis nous empruntons une piste traversant des reliefs tourmentés. Il s'agit de Tamerza.
L'oasis verdoyante de Midès est stupéfiante, encaissée dans un canyon gigantesque, aux parois granitiques et arides. Midès c'est le Far West tunisien.
Nous remonterons vers Hammamet en faisant une pause à Kairouan. La Grande Mosquée - plus ancien édifice religieux du monde musulman occidental - y est très belle, vue de la terrasse d'un marchand de tapis. La lumière est très particulière dans cette ville.
Première ville sainte du Maghreb, Kairouan est la capitale spirituelle de la Tunisie. Elle se situe dans la région du Sahel, qui signifie "bordure", "lisière", là où le désert vient buter contre la mer (à ne pas confondre avec la bande sahélienne au sud du Sahara).
Le cimetière musulman est tout blanc et les tombes ne mentionnent pas les noms des morts.
Je préfère oublier le trajet de Kairouan à Hammamet tellement j'ai eu peur à l'avant du 4x4. Les Tunisiens sont tarés en voiture, ce sont les personnes qui conduisent le plus mal au monde ! Avec Léo, on a fait de l'huile (d'olive, of course !). Ils collent la voiture devant, déboîtent à peine le véhicule croisé passé et n'attendent pas qu'il n'y ait personne sur la ligne droite en face, y compris quand il s'agit d'un camion ! Neji, notre chauffeur, s'est foutu mon pourboire dans le Q. Faut pas déconner ! Je ne lui ai même pas dit au revoir et Léo non plus. Barjot ! Et sexiste en plus ! Je l'aurais volontiers étranglé.
Sur ce trajet, on a vu des pauvres moutons dans des cages, qui attendaient de finir en barbecue, une tête de dromadaire qui pendait à un croc de boucher à côté de peaux de bêtes, des vendeurs d'essence de contrebande, des vendeuses de pain, et beaucoup beaucoup d'oliviers.