Tunisie : mer et oasis en 4x4 (4)

Cette nouvelle journée débute par la traversée époustouflante de l'immense lac salé asséché du Chott El-Djerid, qui crisse sous les pieds à cause du sel.

Les dépressions salées se succèdent sur près de 300 km jusqu'à la frontière algérienne (à seulement 150 km). Intermédiaires entre le désert de pierres (reg) et le désert de sable (erg). En été, avec la chaleur, on peut vivre des mirages...

Et au milieu de nulle part, des toilettes ! Des "chiottes" dans lesquels la notion de confort signalé sur la façade nous a un chouïa échappé :)))

Allez hop ! remontons tout en haut du lac et découvrons Tozeur, cette ville dont la médina est entièrement construite en briquettes claires de sable et d'argile. Les décors géométriques ne symbolisent jamais la vie humaine ou animale, dont le Coran interdit la représentation. C'est pourquoi il s'agit toujours de motifs floraux ou d'écriture coranique.

Dans ce labyrinthe de ruelles, on peut admirer des galeries à arcades, une école coranique, des fenêtres avec "moucharabieh"*, des belles portes en bois de palmier, ...

(*Grillage permettant de voir sans être vu, utilisé dans le monde islamique.)

L'oasis de Tozeur abrite une grande palmeraie (dont les abords jonchés de détritus est assez... dégueulasse, n'ayons pas peur des mots ; la ville elle-même est très sale...). La production et l'exportation des dattes sont le principal moteur économique de la ville.

Le palmier-dattier n'est pas un arbre, mais une herbe géante. Surprenant, non ? :)

Quelques bougainvillées et beaucoup de mobylettes. Comme dit Léo, le port du casque doit être interdit en Tunisie :)))

La fin de l'après-midi restera inoubliable. Nous montons dans le 4x4 d'un pro de la conduite dans le désert, un vrai de vrai. Turban noir, veste à capuche marron, beau regard noir, peau burinée et... charentaises aux pieds ! :))) Sur la route du Paris-Dakar, des pistes, puis des dunes impressionnantes, nous vivrons à 100 à l'heure, en poussant des petits cris de surprise et de plaisir, avec la musique arabe à fond. En confiance, nous monterons sur les dunes et bien sûr les redescendrons en retenant notre souffle, en bougeant dans tous les sens (surtout Léo, à l'arrière du véhicule). Le plus impressionnant pour moi était de prendre les dunes sur le côté. Vous auriez pu voir une vidéo rigolote, mais Overblog fait payer, le sagouin :)

Avant d'entrer dans le vif du sujet du désert, nous traversons un autre petit lac salé asséché, le chott El-Gharsa. Ce paysage est un peu lunaire. L'immensité plate et la couleur blanche du sel sont très dépaysantes. Il y règne un calme et un silence absolus.

C'est alors que plus loin dans le désert, au coeur des grandes dunes immaculées, à Oung Jmel, le spectacle incroyable des restes du décor du premier épisode de Star Wars, La menace fantôme (le 4 donc) laisse la bouche ouverte. Le lieu de tournage est resté tel quel depuis 1999 et c'est assez amusant (même si étudié pour le touriste benêt : on trouve encore les mêmes étals de babioles...). Dans ce lieu accessible uniquement en 4x4, on s'attendrait presque à voir débarquer un Jedi ou Chewbacca ! 

Au lieu de cela, on dit non à un jeune homme édenté qui nous propose de prendre une photo avec un pauvre petit fennec qu'il tient par le cou comme un objet. Que la force soit avec toi ! :(

L'avancée de la dune menace les installations, c'est pourquoi des associations se battent pour sauver le site.