Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)

Publié le par La Zitoune

Un réveil matinal pour un départ en 4x4 en direction du sud. Les valises bien arrimées sur le toit, nous voilà prêts pour l'aventure dépaysante. Le lever de soleil fut fabuleux, tout rond et rouge ! Superbe !

Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)

Plus on descendra vers le sud, plus le paysage deviendra aride, sec et ocre. Les palmeraies succéderont aux magnifiques champs d'oliviers, les dromadaires viendront s'ajouter aux chèvres et aux moutons, conduits par des bergers et des chameliers enrubannés.

Tout le long de la route, des ânes, des chevaux, de la contrebande d'essence (sans doute frelatée), des étals de fruits et légumes, des maisons en construction basses et blanches, une vie sur les terrasses.

Arrivés à El-Jem, au coeur de la région des oliviers, nous visitons l'amphithéâtre romain le plus grand d'Afrique et, contrairement au Colisée de Rome, nous avons accès aux parties souterraines. On imagine les animaux et les gladiateurs qui attendaient le moment de passer sur scène...  et parfois de mourir. Les gradins sont en très bon état pour un édifice datant du...  IIe siècle !

C'est dans cette ville poussiéreuse - comme toutes les autres que nous avons visitées (à part Sidi-Bou-Saïd) - que nous apercevons notre premier dromadaire (le chameau est asiatique et possède deux bosses).

Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)
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Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)
Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)

Encore plus au sud, dans la région de Matmata, nous découvrons une maison troglodytique habitée. Les occupants ont signalé leur accord pour les visites en badigeonnant leur entrée à la chaux. C'est leur gagne-pain, dans cette région (ce pays ?) où la pauvreté sévit et le travail se fait rare. Quelques dinars sont appréciés... et - pour une fois - non réclamés. Ces gens vivent dans un dénuement qui nous fait prendre conscience - si besoin était - de notre chance d'être Français.

Une parabole posée sur un mur semble tombée du ciel.

Léo s'est lancé dans un foot avec un petit garçon passionné par le ballon rond.

Les maisons troglodytiques sont creusées directement dans la roche et parfaitement adaptées au climat (frais en été, tempéré en hiver).

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Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)
Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)
Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)

Deux ânes qui semblent bien traités et nourris côtoient des poules, la poussière, des cactus, un amandier en fleurs, au milieu de nulle part. Il n'y a vraiment rien autour hormis une nature toute sèche, craquante.

C'est vrai que j'ai souvent eu très mal au coeur dans ce pays en croisant des ânes pelés et très maigres, qui traînaient de très lourdes charges, où à qui l'on avait attaché les pattes avant pour les empêcher de s'enfuir, des chats nombreux et sauvages, méfiants vis-à-vis de l'homme, des dromadaires épuisés de trimbaler des touristes derrière leur bosse, des petits fennecs enchaînés, secoués sans ménagement, portés par le cou et des éperviers à la patte plombée. Pour prendre ces petits animaux dans les bras ou poser à côté des plus gros pour une photo, il faut payer. C'est le but de la manoeuvre. L'animal est utilitaire, dans un pays où se nourrir soi-même est déjà compliqué pour beaucoup. Le chat membre de la famille n'est pas dans la culture partout. On peut le comprendre aisément, mais le traitement infligé aux animaux m'a attristée tout le long de notre voyage.

La misère est palpable et le touriste perçu comme un nabab blindé de thunes et vivant dans l'opulence. Il suffit de regarder les dents des gens pour se rendre compte du manque d'argent. Ces quêtes continuelles sur les trajets touristiques sont assez pénibles, mais quelle chance de ne pas avoir soi-même besoin de s'y adonner pour survivre !

Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)
Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)
Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)

La famille vivant dans cet habitat troglodytique nous a offert un thé à la menthe et du pain berbère à tremper dans du miel. Un moment insolite.

Au repas, nous avions pu goûter un couscous et le brick à l'oeuf*, délicieux. Beaucoup d'aliments sont pimentés, épicés et l'harissa se retrouve dans beaucoup de plats. L'alimentation est odorante et colorée. Les oranges et les olives ont du goût ! Le caviar d'aubergines est à se taper le cul par terre, ainsi que les beignets fourrés au thon, pommes de terre et harissa. La fleur d'oranger parfume aussi beaucoup et les pâtisseries sont bonnes, mais assez bourratives ha ha ! Et, bien entendu, compte tenu du nombre d'oliviers plantés dans ce pays, l'huile d'olive est omniprésente dans la cuisine tunisienne.

Boire de l'eau du robinet est fortement déconseillé pour les systèmes digestifs délicats... et moins délicats. Eviter la tourista demande une certaine vigilance, comme de fuir l'eau autre qu'en bouteille, mais aussi les crudités ou le poisson et la viande pas assez cuits.

(*Le brick est une sorte de crêpe croustillante et incontournable constituée d'une farce de pommes de terre écrasées, de thon émietté, de fromage, d'olives coupées en morceaux et d'un oeuf, le tout enveloppé en cercle ou en carré dans une feuille de brick et frit à la poêle. L'oeuf poché laisse couler le jaune et les saveurs explosent les papilles.)

Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)
Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)
Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)

Nous reprenons la route en direction de Douz pour découvrir les premières dunes de sable très fin aux portes du Sahara, que nous arpenterons à cheval sur un quad. Cette première approche du désert était assez magique, dois-je dire. Léo s'est éclaté seul sur son engin et moi j'ai profité du paysage et des sensations, bien installée derrière le guide ^^

Pour les raisons évoquées plus haut, nous sommes allés voir les dromadaires, mais sans leur grimper sur le dos.

Pour enlever le sable que j'avais dans les cheveux, il a fallu pas moins de trois shampooings. Je comprends mieux pourquoi tout le monde se couvre la tête. On a mangé du sable hé hé !

A Douz, le combat contre le sable est incessant ; rien ne peut arrêter l'avancée du désert. Mais la vraie menace reste le manque d'eau. L'oasis est une création de l'homme et le palmier, gourmand en eau, puise dans les nappes phréatiques. Or, celles-ci ne se régénèrent pas. Le vrai désert pourrait bien être, bientôt, là où on ne le voit pas...

Tunisie : mer et oasis en 4x4 (3)
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Publié dans Escapades

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