I love you ❤

Publié le par La Zitoune

Les conséquences psychologiques de tout "ça" ne sont pas à minimiser. Parce qu'il y en aura.
On ne reste pas enfermé(e) chez soi durant des mois - pour ne pas croiser une menace invisible potentiellement mortelle pour soi et ceux qu'on aime - sans qu'il y ait des répercussions psychiques, plus ou moins subtiles selon l'état de départ de chacun.
Je me rends bien compte que ça attaque un "truc" profond, que la structure vacille parfois. Sortir faire des courses pour ne pas crever de faim est devenu une épreuve. On s'y prépare comme pour une compétition sportive. Même l'équipement fait penser qu'on part au combat. Manque uniquement le fusil à Javel, qu'un opportuniste du malheur finira bien par inventer (Leclerc fabrique bien des cercueils). La seule différence avec les Jeux olympiques, c'est qu'on doit attendre 14 jours pour savoir si l'on a gagné ou perdu la bataille. Ne parlons pas de la guerre... l'ennemi est identifié, mais c'est comme pour les punaises de lit, on croit avoir compris comment en venir à bout et hop ! elles feintent et sortent de derrière une autre plinthe, les crocs baveux (ç'a des crocs les punaises de lit ?).
Puis il faut faire avec des sortes de collabos idiots. Le collabo classique balance un ou des innocents pour obtenir un avantage. C'est pas jolijoli, mais on comprend son raisonnement tout en le condamnant. Alors que le collabo idiot, lui, ne respecte pas le confinement, pour se promener ou faire un barbeuq avec ses potes au QI de ver de terre, prend le risque d'infecter un ou des innocents par ricochet, mais risque lui-même de se retrouver sur le ventre, dans le Néant, avec un tube dans le gosier pour que son "cerveau" continue à être irrigué. Il est une sorte de tueur en série inorganisé, un psychopathe hystérique, avec - peut-être - un léger fond dépressif. Un profil à faire buguer les psy. Le collabo idiot fait un pari sur la capacité de discernement du COVID-19 qui peut laisser pantois(e) (ou très énervé(e)) : "Oh ! tiens ! un collabo idiot ! Moi, Coronavirus Ier le Magnifique, décide de ne pas faire de toboggan dans sa trachée artère, car ça pue déjà le moisi. Je vais plutôt visiter sa grand-mère ou sa soeur." 🥴
Cette pandémie rend paranoïaque également.
À la supérette, je fusille du regard quiconque décide de remplir son sac d'oranges en même temps que moi - genre : Tu peux pas attendre que j'aie fini ? Connasse ! - comme si mon territoire était mon corps + 2 mètres tout autour. Un rayonnement radioactif subliminal.
Si le facteur sonne pour m'apporter un recommandé, j'ai juste envie d'ouvrir la porte et de lui jeter des litres d'huile bouillante sur la tronche. Ce n'est pas normal, il est très gentil mon facteur !!
Le surréalisme de la situation creuse des galeries émotionnelles. Comme les taupes dans les jardins. À l'aveugle. On en sortira, bien sûr, un jour, mais pas tout à fait indemnes de la tête. On devra faire attention à beaucoup beaucoup beaucoup s'aimer, et à combattre cm2 par cm2 la chienlit humaine à l'origine de ce désastre, qui n'a rien d'une malédiction ou d'une punition divine.
Et on fera des stocks de câlins aussi (et de masques) jusqu'à la prochaine... non, rien.

I love you ❤

Publié dans Confinement

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article