Petit exercice du jour.

Publié le par La Zitoune

René Magritte a écrit le premier texte ci-dessous.

"Je déteste mon passé et celui des autres. Je déteste la résignation, la patience, l’héroïsme professionnel et tous les beaux sentiments obligatoires. Je déteste aussi les arts décoratifs, le folklore, la publicité, la voix des speakers, l’aérodynamisme, les boy-scouts, l’odeur du naphte, l’actualité et les gens saouls. J’aime l’humour subversif, les taches de rousseur, les genoux, les longs cheveux de femme, le rire des jeunes enfants en liberté, une jeune fille courant dans la rue. Je souhaite l’amour vivant, l’impossible et le chimérique. Je redoute de connaître exactement mes limites."
René Magritte

Et voici le mien. 🤪
"Je déteste ruminer et braire, les phrases à emporter ou à manger sur place, les intégristes de toutes les couleurs, les gens qui parlent trop fort ou qui ne savent pas dire "merdevachierdanstonvomi" lorsque c'est nécessaire, la musique dans les restaurants chinois, les grosses chaleurs, les familles parfaites, la cornemuse, les consignes pas claires ou trop détaillées, les randonneurs qui prennent des raccourcis sans se soucier de ce qu'ils piétinent, oublier mon parapluie quelque part, ceux qui dorment contre le hublot en avion ou qui se défoulent sur les caissières, le boudin noir aux pommes, les tiques gorgées de sang et l'odeur des bombes à chiottes au muguet.
J'aime les vaches, mon fils et les ânes, les cartes d'embarcation et les billets de train, les petites annonces dans les toilettes publiques, le vent, la pluie, le froid, mon sac à dos, l'humour absurde qui ricoche, ne pas avoir envie de pisser la nuit en plein milieu d'un rêve érotique, mettre un pied devant l'autre - longtemps - et atteindre mes objectifs, les courbatures, pleurer de lire, apprendre et comprendre, les pensées lumineuses que l'on tient enfin après la tempête. J'aime aussi quand le livre tombe des mains, Columbo, le jour qui se lève, les génériques des films, les transitions, les passerelles et tous les ponts.
J'aime que Fabien m'attende à la gare, qu'on ne connaisse plus de limites ou bien alors qu'on les écrive ensemble.
J'aime la Vie, merde."

"Je déteste la musique de Jean-Michel Jarre, les fêtes de village et autres bals des pompiers, le cirque et les fêtes foraines, le bruit, les gens qui me parlent une main sur mon épaule, les joueurs qui font tapis avec n'importe quelle main au poker, le free jazz, ne pas être à la hauteur, mes inquiétudes, les cons persuadés qu'ils ont raison parce qu'ils parlent fort, les 500 bornes entre X et Toulouse, qu'on parle à 3 cm de mon nez, le centimètre en trop au bout de mon nez, le centimètre absent au bout de ma bite, qu'on fronce les sourcils pour m'écouter parler, les silences pesants, les ronces, voir pleurer mes gamins, le froid, la pluie et le vent réunis. J'aime manger les vaches que Zitoune aime regarder, avoir le temps de ne rien faire le matin, jouer au poker, le sport à la télé, apprendre, écouter les gens intelligents parler, qu'on n'attende pas que je dise un truc, le vent dans les arbres, la brise sur ma peau, le bruit de l'eau, manger au restaurant, les gens qui essaient, avoir un fou rire, me souvenir d'un détail de mon enfance, le générique d'"Amicalement vôtre", qu'un coiffeur comprenne la consigne, Stan Getz, écouter de la musique, le silence. J'aime quand Zitoune est dans mes bras, j'aime sentir sa respiration contre la mienne. J'aime compter les heures qui s'égrènent et me rapprochent d'elle."

FABIEN

Petit exercice du jour.
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