Fabrice

Portrait

Ça fait un petit moment que je veux lui refaire le portrait. Il fait partie des amis Facebook que je n'ai encore jamais rencontrés, mais qu'il me semble connaître (un peu) quand même. J'ai eu le plaisir d'entendre quelques fois sa voix de baryton au téléphone. Et il est prévu que nous passions le voir bientôt au milieu de ses volcans endormis depuis 8 000 ans.
Pour l’atteindre, il faut emprunter un train à crémaillère, dont le carburant est un savant mélange artisanal d'humour corrosif, de second degré, de messages subliminaux, de jeux de mots, de rébus, le tout saupoudré d'une grosse pincée de délicatesse et d'une colossale louche de sensibilité.
Mais personne n'est dupe.
J'aime beaucoup cette tête de l'art, pleine de lave et de fumerolles. Oui, tout le monde le sait, Fabrice a des gaz, qu'il dissimule dans des nuées ardentes.
Mais personne n'est dupe.
Ce faux bourru a un caractère bien trempé, du magma tout le tour du corps, mais ce n'est qu'une couverture de survie, à peine plus épaisse que les feuilles de papier qui lui servent à rouler ses bé... ses cigarettes !
Les animaux blessés, et l'humain n'y échappe pas, se protègent en montrant les dents. Les crocs de Fabrice ressemblent à des ciseaux pour enfant, ils sont à bouts ronds. Mais ne lui dites pas, il est convaincu que sa cape d'invisibilité le protège des intrusions, des éruptions, des monstres sous son lit et des roches en fusion.
Mais personne n'est dupe.
Il fait partie des écorchés à la Bukowski, qu'il cite souvent. Cette race de mecs à l'épiderme tanné mais au cœur mou, qui n'a pas d'autre choix que de jouer au cactus, cette plante du désert résistante à la sécheresse.
Mais personne n'est dupe.
Père exceptionnel, c'est peu de le dire.
Passionné de musique et musicien lui-même, il fait parler les cordes et des boutons, en plusieurs langues steplaît.
Dénicheur et créateur de perles sur Facebook, il a le chic pour me faire exploser de rire. Son mur est le magasin de la bonne humeur et de l'humour décalé. Un endroit douillet, sans mièvrerie ni faux-semblants. Fabrice fait confiance au lecteur et à sa capacité de discernement. C'est sa façon à lui de prendre soin des autres. Parce qu'il est attentionné, ce bourru.
Même pris dans la tempête, il colore le monde avec sa palette et ses pinceaux de soi...e.
Mais personne n'est dupe.
Insomniaque et gourmand, le mec ressemble à l'homme-orchestre, qui tourne tout en dérision, semble se foutre de tout, piétine les conventions insensées, les règles idiotes, les traditions débiles et les us et coutumes obsolètes. Il use de la formule, du scud bien envoyé, en buvant des petits cafés serrés au bistrot du coin, accompagnés d'une choco...d'un PAIN AU CHOCOLAT (✊) ou d'une gaufre au Nutella.
Mais personne n'est dupe.
Bukowski a écrit :
"Quand tu essaies de te sucer la queue, tu n'arrives qu'à te tordre horriblement les vertèbres, la nuque, les muscles, toute la carcasse. Tu essaies de bander aussi raide que tu peux et tu te plies en deux comme un type à la torture, les jambes autour du cou et coincées dans les montants du lit, le trou du cul palpitant comme une hirondelle blessée dans la neige, tout noué contre ta panse à bière, les tendons tendus à casser, et le plus dur c'est qu'il ne te manque pas vingt centimètres, ou trente, mais quelques millimètres à peine, entre le bout de ta langue et le bout de ta queue, aussi infranchissables qu'un gouffre de cent kilomètres. Dieu, ou le Diable, savait ce qu'il faisait quand Il nous a conçus."
Et Fabrice n'est pas dupe. 😅
Et nous non plus on n'est pas dupes.
Personne n'est dupe. 💛